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Since 2004, the government of Turkey has undertaken a number of "decentralisation" reforms. A number of laws have been passed that give increased autonomy and resources to regional and local authorities and aim to reorganise the division of tasks and the relationships between these authorities and the central government. These reforms represent substantial change, since there had previously been practically no intermediate level between the central government and the citizens, and the decision-making centres in Ankara constituted serious bottlenecks that were regularly circumvented. The reform process raises a number of questions. What rationales led to the implementation of these reforms? Did the reforms result from the opening of negotiations on Turkey's accession to the European Union, in 2005, or were domestic political processes also a factor? What real changes did these reforms introduce? What impact have they had on adjustments in the levels of government and the connections among them, and, more generally, on the Turkish political scene?

Since 2004, the government of Turkey has undertaken a number of "decentralisation" reforms. A number of laws have been passed that give increased autonomy and resources to regional and local authorities and aim to reorganise the division of tasks and the relationships between these authorities and the central government. These reforms represent substantial change, since there had previously been practically no intermediate level between the central government and the citizens, and the decision-making centres in Ankara constituted serious bottlenecks that were regularly circumvented. The reform process raises a number of questions. What rationales led to the implementation of these reforms? Did the reforms result from the opening of negotiations on Turkey's accession to the European Union, in 2005, or were domestic political processes also a factor? What real changes did these reforms introduce? What impact have they had on adjustments in the levels of government and the connections among them, and, more generally, on the Turkish political scene?

Depuis 2004, le gouvernement de Turquie a mis en place différentes réformes de " décentralisation ". Plusieurs lois ont été votées, visant à réorganiser la répartition des tâches et les relations entre l'État central et les collectivités territoriales, auxquelles elles confèrent une autonomie et des moyens accrus. Le changement est de taille. Jusqu'ici en effet, il n'existait pratiquement pas de niveau intermédiaire entre le pouvoir central et le citoyen, et les centres de décision à Ankara constituaient de véritables goulets d'étranglement, régulièrement contournés. Une telle évolution suscite plusieurs interrogations : quelles logiques ont présidé à la mise en place de ces réformes ? Celles-ci ont coïncidé avec le début des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), en 2005, ou des dynamiques politiques internes ont-elles également été à l'œuvre ? Quels changements réels ces réformes ont-elles introduits ? Quels sont leurs effets sur les recompositions des échelles de pouvoir et leurs articulations et, d'une manière plus générale, sur la scène politique turque ?

Depuis 2004, le gouvernement de Turquie a mis en place différentes réformes de " décentralisation ". Plusieurs lois ont été votées, visant à réorganiser la répartition des tâches et les relations entre l'État central et les collectivités territoriales, auxquelles elles confèrent une autonomie et des moyens accrus. Le changement est de taille. Jusqu'ici en effet, il n'existait pratiquement pas de niveau intermédiaire entre le pouvoir central et le citoyen, et les centres de décision à Ankara constituaient de véritables goulets d'étranglement, régulièrement contournés. Une telle évolution suscite plusieurs interrogations : quelles logiques ont présidé à la mise en place de ces réformes ? Celles-ci ont coïncidé avec le début des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), en 2005, ou des dynamiques politiques internes ont-elles également été à l'œuvre ? Quels changements réels ces réformes ont-elles introduits ? Quels sont leurs effets sur les recompositions des échelles de pouvoir et leurs articulations et, d'une manière plus générale, sur la scène politique turque ?